Pourquoi je kiffe les maths ?
Il y a un peu moins d'un mois, Sirtin, auteur du blog éponyme, s'est posé la question : " pourquoi kiffe-je la science ". Il a alors défié la communauté du c@fé des science de poursuivre cette chaîne, sinon, des choses terribles risqueraient d'arriver (tabagisme passif, perte de l'être aimé, catastrophes issues de la transmutation du noyau de l'atome non couvert par les assurances, etc.). Au café, on ne prend pas ce genre de menaces à la légère, si bien que chacun a raconté son histoire avec la science : Dr Goulu, Dr E. Simon, Xochipilli, MRR, Mr Pourquoi, Alan, Pascale, Vincent, L. Brasier, JM Abrassart, Nicotupe et Karim. Jusqu'à aujourd'hui, je pensais que cette chaîne ne passerait pas par moi... Finalement, j'ai craqué : moi aussi, je kiffe la science les maths ! (La mathématique est elle une science ? la question est trop polémique pour être soulevée ici).
Comme la plupart des membres du c@fé, je suis tombé dans la marmite quand j'étais tout petit. Enfin, presque, puisque je m'intéressais à tout ce qui étais susceptible d'être intéressant, avec quelques préférences tout de même pour les dinosaures, les insectes, les drapeaux du monde et les jeux vidéo. J'aurais parfaitement pu mal tourner et devenir un passionné de l'histoire médiévale ou des voitures qui vont vite. En fait, avant le collège, le français m'intéressait beaucoup plus que les tables de multiplications ; c'est quand même beaucoup plus amusant de savoir différencier "sa" et "ça" plutôt que de savoir combien font 6×7.
Finalement, ma vocation mathématique vient peut-être de là ? J'adorais la table de 1, de 10 ou de 11 parce qu'elles obéissent à des règles simples, je tolérais les tables de 2 et de 5 parce qu'elles étaient assez régulières, j'aimais bien la table de 9 parce qu'elle était faussement difficile... mais les tables de 3, 4, 6, 7 ou 8, beurk ! Les chiffres y sont trop mal rangés ! Un matheux préférera toujours l'ordre de la table de 11 ou la logique de la table de 9 au désordre apparent de la table de 7 ; c'est même à ça qu'on les reconnaît.
Ma classe de sixième aurait pu me dégoûter des mathématiques. Connaître les propriétés des figures géométrique est une chose, les apprendre par coeur en est une autre. Heureusement, mon prof de maths de la cinquième à la troisième a relevé le niveau. En plus des PGCD ou des équations, il lui arrivait fréquemment d'aller un peu plus loin que le programme officiel. C'est lui qui nous a fait sentir le théorème de Pythagore par découpage. C'est lui qui nous a donné des astuces mnémotechniques qui vont plus loin que l'académique CAHSOHTOA. Mais surtout, c'est grâce à lui que j'ai pour la première fois entendu parler de géométrie non euclidienne, de nombres complexes, de ruban de Möbius ou du véritable sens des fonctions trigonométriques. Rétrospectivement, je crois que l'ensemble de la classe n'était pas aussi enthousiaste que moi à l'idée d'apprendre tout ça... Mr Babin, si jamais vous me lisez, sachez que sans vous, ce blog parlerait de scrapbooking !
Et puis, il y a eu le lycée. Et au lycée, il y a... la calculatrice programmable ! Un objet formidable qui permet de faire des dessins ou d'afficher très vite les nombres de 0 à 100. Mais les dessins pixel par pixel, c'est vite pénible, alors qu'utiliser des fonctions, c'est bien plus magique. Et puis, une fois que l'on sait programmer, on peut expérimenter ! C'est comme ça que j'ai découvert les formidables propriétés de 0,739085, c'est comme ça que j'ai conjecturé la formule qui donne le nombre de diviseurs d'un entier, c'est comme ça que j'ai tenté en vain de domestiquer les primitives successives de ln(x)... Oui, je faisais des maths sur mon temps libre, et même que je trouvais ça fun (et pourtant, j'avais quand même des amis).
Ce qui a finit par me convaincre, ce sont les années fac. C'est après une année à dessiner des fractales pendant les trop longs CM de physique ou à dévorer dès que possible les chroniques de JP Delahaye dans Pour la Science que j'ai finit par ouvrir ce blog au nom si difficile à retenir, essentiellement pour garder une trace de mes découvertes. Et c'est pour pouvoir l'alimenter que je n'ai jamais limité ma curiosité dans le domaine (et évitant de trop lire les bouquins de physique ou de biologie, ma chérie a déjà assez à faire d'un matheux).
Finalement, je n'ai jamais considéré les mathématiques autrement que comme une source de fun, qui a sans doute pris aujourd'hui des proportions insoupçonnées ! Et pourtant, j'ai toujours autant de mal à définir l'utilité des maths, je n'ai jamais cherché à les utiliser autrement que pour ce qu'elles sont. Et si, par hasard, j'arrive à replacer des fonctions trigonométriques en jouant à Minecraft, ce n'était absolument pas prémédité ! Effectivement, le compas ne m'a jamais sorti d'une galère, mais les maths sont infiniement plus intéressantes que la vision que s'en fait le grand public. Bref : la science, c'est swag, les maths, je kiffe grave, et tant pis si ça fout le seum aux rageux ! Zarma !
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